Cultiver des légumes de climats tropicaux au Québec pour retrouver les saveurs de chez soi12/12/2019 Retrouver les saveurs bien connues est un bon moyen de combler le mal du pays pour de nombreux immigrants. Une compilation de rapports de recherches réalisée par Vineland Research & Innovation Center à démontrée que la plupart des immigrants consomment une quantité considérable de légumes, avant tout pour des raisons de santé, comparé aux Québécois et Canadiens de souche. Cette réalité est vrai pour les Antillais, les Sud-américains, les Africains et les Asiatiques. De plus, ces groupes « demeurent profondément attachés à leur style alimentaire pré migratoire, peu importe le pays d’origine, le statut socioéconomique, le temps écoulé depuis la migration…». Cependant, beaucoup « d’immigrants ne sont pas satisfaits de l’offre de légumes au Québec. Ils trouvent que les légumes ont très peu de goût, même ceux qui sont importés de leur pays d’origine. Et si les légumes sont trop esthétiques, ils trouvent ça louche ». Cultiver ici même, au Québec, les légumes qui viennent normalement de loin, c’est le projet principal de la ferme Les Jardins Lakou. L’ocra, la patate douce, le malanga, la christophine, des variétés d'aubergine et de piments forts, des feuilles de Lalo (Calloloo), de la courge giraumont, des cornichons jamaïcains - voici quelques exemples de produits maraîchers que les clients des Jardins Lakou pourront retrouver dans leur assiette. Comment faire pousser des légumes de climats tropicaux au Québec ? Il faut s’entendre, la production de plantes légumières tropicales reste limitée au Québec, en particulier en raison du climat. Les plantes légumières provenant des régions tropicales et subtropicales nécessitent beaucoup de lumière et de chaleur. Les plants doivent être protégés de la fraîcheur printanière, des fortes pluies de l’été et des premières gelées de l’automne. Aux Jardins Lakou, trois stratégies seront principalement utilisées pour assurer le succès des récoltes. Premièrement – La chambre à semis La plus grande partie des cultures seront démarrées à l’intérieur d’une chambre à semis et d’une pépinière aménagée afin d’y produire les transplants de légumes. L’objectif est de contrôler les paramètres de germination et de croissance. Cette étape peut débuter dès le mois de février afin de pouvoir mettre en terre les plants dès la fin des gelées printanières. Deuxièmement – Le repiquage Le repiquage est une technique qui consiste à transplanter les plantules d’une petite cellule vers une plus grande. Ceci permet aux transplants de développer davantage leurs racines grâce à plus d’espace et d’un nouveau terreau encore riche pour compléter leur développement. Troisièmement – Transplantation sous tunnels et en serre Après avoir été à l’abri pendant des mois, les transplants sont prêts à aller aux champs après les dernières gelées. Les plants seront d’abord sensibilisés en douceur aux variations de température extérieure durant la période appelée « endurcissement », pour ensuite être transplantés aux champs. Différentes techniques seront utilisées pour protéger les racines ou les fruits des intempéries (paillis naturels, mini-tunnels ou serre semi-chauffée). Malgré toutes les stratégies utilisées pour forcer les cultures au printemps et prolonger la saison à l’automne, c’est néanmoins le climat régional d’un site qui demeure le facteur déterminant de la croissance des cultures. Heureusement, le site des jardins Lakou, à Dunham, a tout pour assurer des conditions gagnantes pour les cultures. Située à 1 heure de Montréal, la MRC de Brome-Missisquoi est une région fortement agricole. Un microclimat avec une longue saison de croissance, des précipitations abondantes et des sols d’une grande fertilité a favorisé l’implantation de nombreuses entreprises agricoles. La région est réputée pour ses vignobles et ses vergers qui profitent de versants exposés au soleil et bien drainés. Pour vous mettre en appétit, voici quelques-unes de nos spécialités aux Jardins Lakou pour la saison 2020. Vous pouvez également télécharger notre Calendrier 2020 présentant la disponibilité de nos produits selon le moment de l'année. Feuilles de LALO (Amarante, Callaloo jamaïcain) Les feuilles d'amarante ont une composition et une saveur assez proche de celle des épinards qui appartiennent à la même famille. Elles sont une bonne source de protéines, de provitamine A, de vitamine C et de fibres. Les feuilles et les graines d’amarante sont utilisées dans la cuisine antillaise, mais aussi indienne, chinoise, de l’Asie du Sud-Est, mexicaine, des hauts plateaux des Andes, d’Amérique du Sud et d’Afrique orientale. On peut les servir en accompagnement ou les glisser dans des préparations telles que tartes salées, boulettes de viande, galettes végétariennes, gratins et potages. Ocra (okra, gombo, calalou) En plus des Antilles, l’ocra est largement consommé en Afrique, en Inde, en Thaïlande, dans les pays méditerranéens, dans les pays arabes, aux Philippines et au Brésil. Ce sont les esclaves africains qui l’ont introduit aux États-Unis. En Louisiane, il reste un ingrédient incontournable de la cuisine cajun. En Afrique de l’ouest, le gombo est le second légume le plus cultivé, juste après la tomate. Son goût ressemble à celui de l’aubergine. Il recèle une substance mucilagineuse qui permet, entre autre, d’épaissir les ragoûts et les potages. Aubergine africaine L'aubergine africaine est une plante potagère largement cultivée en Afrique et au Brésil. L’aubergine éthiopienne (Solanum. aethiopicum L.) et l'aubergine gboma (Solanum. macrocarpon L.) sont les deux espèces les plus cultivées. On utilise aussi bien leurs feuilles que leurs fruits. Les fruits de la plante sont cueillis immatures, car ils deviennent amers en mûrissant. On les cueille au fur et à mesure. Ils sont utilisés en légumes cuits, en ragoûts, parfois aussi crus. Les jeunes feuilles entrent dans la composition de soupes et légumes sautés. Piments forts Le piment, avec son parfum typique, est irremplaçable dans la cuisine antillaise. On l’utilise dans les sauces et ragoûts pour donner du piquant et de la personnalité aux plats. Il existe différentes variétés, qui se différencient par leur taille, leur forme, mais surtout leur force – allant de très doux à très fort. Aux Jardins Lakou, vous pourrez découvrir le Piment Cayenne rouge, le Piment fort Caribéen et le Piment Fort Red Rocket. La courge giraumont Il s'agit d'une plante originaire d'Amérique du Sud de la famille des courges. Elle produit un fruit aussi délicieux que décoratif avec ses couleurs bariolées et sa forme originale. Une fois cuite, cette chair est douce et un peu farineuse. Riche en vitamine A, on l'utilise de très nombreuse façon comme légume ou comme dessert. La soupe Joumou est une traditionnelle soupe haïtienne faite de giraumont, de bœuf et de pâtes. Depuis le 1er janvier 1804, jour de l’indépendance haïtienne, manger cette soupe est demeurée une tradition pour célébrer la fête de l’Indépendance. La patate douce Au Québec, la patate douce est parfois appelée « patate sucrée ». Moins calorique que la pomme de terre traditionnelle, la patate douce est un aliment délicieux qui gagne à se retrouver plus souvent dans vos recettes. Presque toute les combinaisons de peau et de chair peuvent se rencontrer. Riche en amidon, sa saveur sucrée et sa texture farineuse rappelle un peu la châtaigne. Très polyvalente, la patate douce peut être utilisée de plusieurs façons ; on peut la faire cuire à l'eau ou à la vapeur, au four, à la poêle après l’avoir coupée en tranches ou en morceaux. La pelure est également comestible et contient beaucoup de nutriments. Coriandre Originaire d’Europe méridionale et de Moyen-Orient, la coriandre est une des herbes les plus rependues dans le monde grâce à sa facilité d’acclimations aux pays tempérés. Toutes les parties de cette plante sont comestibles (feuilles, graines, racines et tiges) même si leur goût est différent. Les feuilles sont légèrement anisées, les graines ont une saveur qui rappelle l’écorce d’orange et les racines ont le même goût que les feuilles, mais en plus prononcé. Épice idéale pour parfumer les ragoûts, potages, salades, poissons et volailles. Il est mieux de réserver les feuilles pour parsemer les plats juste avant le service pour conserver tout leur parfum. Le changement durable commence dans son assiette aux Jardins Lakou
Aux Jardins Lakou, le principe d’Ujima (Travail collectif et Responsabilité - Troisième principe des Nguzo Saba de Kwanzaa) est ancré à même la mission de l’entreprise qui est de « Nourrir, par ses produits maraîchers sains et durables, une communauté montréalaise diversifiée, et, inspirer, par nos événements et formations, les afro-descendants et les membres des communautés culturelles à renouer avec leurs racines et traditions ancestrales encourageant ainsi le respect de la terre et de ses fruits. » Les objectifs que j’ai pour la ferme sont les suivants :
Bien plus que « juste une ferme » les Jardins Lakou sera pour les jeunes, les centres communautaires et les familles de Montréal, un espace de rencontre en nature pour travailler la terre ensemble, suivre des formations et échanger sur les traditions culinaires qui font la richesse de notre ville. Vous n'êtes surement pas les seuls à partager ma vision et mon enthousiasme à remettre de l’avant les traditions culinaires afro antillaises, alors, j’aimerais, maintenant, vous inviter à contribuer à ce projet en vous procurant un abonnement aux paniers des Jardins Lakou et, aussi, que vous preniez le temps de la partager avec vos collègues et vos amis qui pourraient en profiter. À bientôt ! Jean-Philippe Vézina Maraîcher et entrepreneur social Facebook: https://www.facebook.com/JardinsLakou Instagram: https://www.instagram.com/jardinslakou |
Jean-Philippe VézinaMaraîcher, entrepreneur social, DJ et Blogueur. Archives
Juin 2022
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